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14 Juin 2022

Taxonomie européenne - Première victoire contre l’opération de greenwashing de la Commission européenne

Aujourd'hui, une majorité de député·e·s européen·ne·s a rejeté la proposition de taxonomie européenne telle que présentée par la Commission. La taxonomie devrait permettre d’opérer une classification des produits et activités sur les marchés financiers pouvant être labellisés comme « verts » ou « durables » afin d’encourager les investissements verts. Le texte de la Commission propose, à rebours total des données scientifiques, de qualifier de durables le gaz et l'énergie nucléaire.

La résolution votée aujourd'hui par les commissions de l'environnement (ENVI) et des affaires économiques et monétaires (ECON) sera discutée par l’ensemble des parlementaires lors de la session plénière de juillet. Le Groupe des Verts/ALE appelle tous les député·e·s européen·ne·s à rejeter l'acte délégué.

Déclaration de Damien CARÊME, membre de la Commission des affaires économiques et monétaires:

« Le vote d'aujourd'hui est un signal clair envoyé à la Commission : dans son action en faveur de la finance durable, l'Union Européenne ne sera crédible que si, et seulement si, seules les énergies réellement durables et qui participent d’une politique climatique et environnementale crédible sont labellisées comme telles. Ce vote est aussi un premier pied de nez aux lobbyistes des grandes entreprises énergétiques russes qui ont, ces dernières années, déployé des moyens considérables pour que la Commission européenne intègre le gaz et le nucléaire dans la taxonomie européenne, comme l’a récemment révélé l’ONG Greenpeace.

Alors que la guerre en Ukraine a, entre autres, exposé au grand jour notre dépendance énergétique à la Russie de Poutine, nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables et rompre avec ce système énergétique dangereux et climaticide.

Les investissements à long terme dans des projets gaziers ne font que prolonger notre dépendance envers la Russie et envers d’autres pays tout aussi peu démocratiques, et diffèrent d’autant le passage complet aux énergies renouvelables en les privant des fonds indispensables.

Le vote d’aujourd’hui n’est qu’une étape. Pour ne pas mettre en péril le Green deal, et avec lui, notre chance de limiter l’ampleur des changements climatiques, la résolution du Parlement européen devra être adoptée à la majorité absolue en juillet.

J’en appelle aujourd’hui à la responsabilité des député·e·s européen·ne·s de tous les groupes politiques : ils et elles doivent s’engager fermement pour la fin de la dépendance aux combustibles fossiles et voter contre l’actuelle proposition de la Commission lors du prochain vote en plénière »

En savoir plus :

76 membres des deux commissions se sont opposé·e·s à l'acte délégué de la Commission européenne en votant en faveur de l’objection.

62 membres ont voté contre l'objection.

4 se sont abstenu·e·s.

En plénière, une majorité absolue de 353 voix (sur un total de 705 députés) est nécessaire pour rejeter la proposition de la Commission.