Bélarus : L'UE doit être solidaire de l’opposition démocratique
Sviatlana Tsikhanouskaya, leader de l'opposition démocratique au Bélarus, s'est adressée ce mercredi 24 novembre aux membres du Parlement européen.
Le Groupe des Verts/ALE demande à l’UE de soutenir sans équivoque l'opposition démocratique et la société civile indépendante au Bélarus. Le Groupe des Verts/ALE condamne l'instrumentalisation des exilés aux frontières de l'UE par le régime illégitime de Loukachenko. Plus tard dans la journée, les eurodéputés Verts/ALE rencontreront Sviatlana Tsikhanouskaya.
Déclaration de Damien CARÊME :
« L'UE doit soutenir le peuple bélarusse et exiger la fin immédiate de la violence et de la répression par le régime de Loukachenko. Le Conseil doit renforcer ses politiques de sanctions à l'égard de ceux qui aident le régime, tout en développant une approche cohérente et globale à long terme à l'égard du Bélarus."
Cela passe par une adoption rapide par les États membres d’un cinquième train de sanctions incluant tous les secteurs économiques qui soutiennent financièrement le régime de Loukachenko. Par ailleurs, un éventail plus large de sanctions à l'encontre des personnes complices de violations des droits humains doit absolument être mis en place par l’'UE et la communauté internationale.
Évidemment, la seule solution à long terme, c’est que le régime illégitime de Loukachenko se retire et permette une transition démocratique et pacifique du pouvoir que l’UE devra accompagner.
Aux dictateurs qui exploitent cyniquement les chercheurs d’asile, nous devons opposer la solidarité. La crise humanitaire créée de toutes pièces par Loukachenko aux frontières de l’UE ne doit pas servir d’excuse pour construire davantage de murs et de clôtures. Cette tragédie et ces pertes de vies humaines doit conduire l’Union européenne à la mise en place d’une politique d'asile européenne humaine. Ce n’est ni le cas actuellement ni ne le sera dans un avenir proche si les textes proposés par la Commission sont adoptés en l’état.
La Pologne doit absolument mettre un terme à l’état d’urgence en place depuis des mois, afin que les organisations humanitaires puissent apporter l'aide nécessaire aux personnes qui meurent actuellement de faim et de froid. Ensuite, les femmes, les enfants, les hommes qui se trouvent aux frontières doivent pouvoir demander l'asile, conformément à la convention de Genève et au droit européen. Les refouler vers le Bélarus n’est ni plus ni moins qu’une violation du droit international ! Le silence de la Commission à ce sujet est assourdissant. Elle doit absolument jouer son rôle de vigie et utiliser tous les outils à sa disposition pour s'assurer que les États membres respectent les droits fondamentaux et le droit d'asile.
Quant à l’aide financière et opérationnelle aux frontières fournie par l'UE, elle doit n’avoir qu’un objectif : le traitement rapide et humain des demandes d’asile. Tout autre usage serait une violation de nos valeurs, une honte pour nos démocraties. Soutenir les Etats membres frontaliers du régime de Loukachenko pour faire face humainement à cette crise humanitaire est une chose, fermer les yeux sur le non-respect des obligations découlant du droit international et européen et violer les droits fondamentaux en est une autre terriblement grave ».
En savoir plus :
Mardi, la Commission européenne a présenté un ensemble de mesures en réponse à la crise à la frontière avec le Belarus, annonçant une législation d'urgence comprenant une aide financière de 200 millions d'euros à la Pologne et à la Lituanie et promettant une nouvelle législation sur les contrôles d'urgence aux frontières. La Commission a également annoncé des mesures visant à prévenir et à restreindre les activités des transporteurs qui se livrent à la contrebande ou à la traite des êtres humains dans l'UE ou qui la facilitent.
La semaine dernière, le Conseil a modifié le régime de sanctions afin d'élargir le champ d'application des sanctions pour lutter contre les attaques hybrides et l'instrumentalisation des migrants, mais n'a pas inclus de nouvelles entités ou personnes dans la liste.
Résolution du Parlement européen d'octobre sur le Belarus : https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2021-0420_FR.html