« Pandora Papers »
Un scandale de plus qui exige d’agir enfin contre les paradis fiscaux
Le 3 octobre 2021, de nouvelles révélations, baptisées les « Pandora Papers », ont été publiées par le Consortium International des Journalistes d'Investigation (ICIJ) et ses partenaires. Elles révèlent une fois de plus l’ampleur de l’évasion fiscale et du blanchiment d'argent par une partie de l'élite mondiale, principalement par le biais de sociétés écrans et de trusts.
Les révélations impliquent, parmi des centaines d'autres personnalités, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš et le ministre néerlandais des Finances Wopke Hoekstra.
Réaction de Damien CARÊME, membre de la commission sur l’évasion fiscale (FISC) :
« Le fait que le Premier ministre et oligarque tchèque Andrej Babiš et le Ministre des Finances néerlandais soient impliqués dans ce nouveau scandale illustrent bien tout le problème fiscal européen : il n’est pas normal que de tels truands aient un pouvoir de veto sur les mesures fiscales !
Une enquête doit être menée de toute urgence pour déterminer l'étendue de l’évasion fiscale du Premier ministre tchèque et du Ministre néerlandais, entre autres. Ces pratiques ne doivent pas rester impunies.
Plutôt que de nous répéter à longueur de journée qu’il n’y a pas assez d’argent public et qu’il faut réformer les retraites ou réduire le nombre de lits d’hôpitaux, ces dirigeants feraient mieux de récupérer l’argent là où il est : dans les poches des puissants qui font tout pour le dissimuler. L’UE doit prendre des mesures ambitieuses pour stopper les paradis fiscaux, à commencer par l’adoption d’une liste noire européenne crédible ! Il est urgent aussi d’aboutir à un accord international pour un taux d’imposition minimum sur les sociétés de 21% au moins. »
En savoir plus :
Les révélations sont basées sur la plus grande fuite de données fiscales de tous les temps, 600 journalistes de 117 pays ayant collaboré à ce projet. L'énorme ensemble de données comprend 11,9 millions de documents provenant d'un total de 14 fournisseurs de services financiers. Les noms de nombreuses célébrités, politiciens et milliardaires apparaissent dans les documents. Une analyse des documents secrets effectuée par l'ICIJ a permis d'identifier 956 sociétés dans des paradis offshore liées à 336 politiciens et fonctionnaires de haut niveau, dont des dirigeants de pays, des ministres, des ambassadeurs et autres. Plus des deux tiers de ces sociétés ont été créées dans les îles Vierges britanniques.