Un rapport glaçant sur le système d’asile en France
Où est passée notre humanité ?
C’est la question que je me pose à la lecture du dernier rapport du Conseil européen sur les réfugiés et les exilés, réseau d’ONG d’aide aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Publié chaque année, ce rapport documente les changements récents dans le système d’asile français. Cette année, encore, le constat est sans appel : les demandeurs d’asile continuent de rencontrer des obstacles importants dans l’accès à la procédure d’asile et au système d’accueil français.
En 2020, ce sont 93 426 personnes qui ont introduit une demande d’asile en France. Ces personnes ont-elles été correctement prises en charge ? Ces personnes ont-elles été accueillies dignement ? Leurs droits ont-ils ont été respectés ?
Non.
En 2020, la durée moyenne de la procédure était de 262 jours. 262 jours d’indignité.
Les refus d’accès au territoire français persistent, et ce, même pour les mineurs non accompagnés. L’intensification des contrôles aux frontières et les arrestations massives poussent les chercheurs·ses de refuge à emprunter des voies toujours plus dangereuses.
Fin 2020, seulement 51% des demandeurs·ses d’asile étaient mis à l’abri: celles et ceux contraint·e·s à la rue sont forcé·e·s de survivre dans des conditions de vie inhumaines.
La situation dans les Centres de Rétention Administrative (CRA) met en danger la santé physique et mentale des personnes retenues. La liste de la honte est longue : absence quasi-totale d’activités, de contacts, et conditions matérielles insuffisantes portant atteinte à la dignité humaine.
En raison de la crise du Covid-19, l’enregistrement des demandes d’asile a été suspendu pendant plus de 2 mois, sans solution alternative, et le regroupement familial stoppé durant plusieurs mois.
Ce qu’on inflige aux chercheurs·ses de refuge est une honte absolue.
Nous devons accueillir dignement.
Nous devons renouer avec la solidarité. Avec la fraternité.
Nous devons retrouver notre humanité.