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6 Juillet 2021

La Convention de Genève a 70 ans

Mardi 6 juillet, en séance plénière du Parlement européen à Strasbourg, je suis intervenu à l’occasion du 70e anniversaire de la Convention de Genève :

82,4 millions.
C’est le nombre de personnes déplacées de force dans le monde, selon le dernier rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés.

86% de ces personnes forcées à l’exil sont accueillies dans des pays en développement.
L’Union européenne, espace économique prospère, n’en accueille, elle, qu’une infime minorité. Et encore ! Peut-on réellement parler d’accueil !

A l’heure où je vous parle, avec une terrible sensation de déjà vu, de déjà trop vu, aucun pays européen ne s’est encore engagé à accueillir les 572 personnes secourues par les équipes de SOS Méditerranée lors de 6 sauvetages effectués en 4 jours.

A l’heure où je vous parle, l’Europe discute d’un Pacte « asile et migration » où les États membres pourraient financer le retour de chercheurs de refuge plutôt que d’accueillir et d’être humain et solidaire.

Tout cela est une bien étrange manière de célébrer les 70 ans de la Convention de Genève, ce texte qui a consacré le statut de réfugiés et les obligations qui en découlent pour les États.

70 ans après, le droit d’asile et son principe fondateur, le non-refoulement, sont trop souvent malmenés, piétinés.

70 ans, mes chers collègues, c’est bien jeune pour être morte et enterrée par l’Union européenne et ses États membres.

La Convention de Genève doit vivre et survivre à nos peurs et nos égoïsmes nauséabonds.

Cet anniversaire doit être l’occasion d’un sursaut d’humanité.

L’Union européenne doit se redresser et enfin retrouver sa dignité! Elle doit renouer avec ses valeurs fondatrices.

Quitter son pays pour survivre est une tragédie.

N’ajoutons pas de drame au drame.

Accueillons dignement les chercheurs de refuge.

C’est notre devoir.

Humainement et légalement : la Convention de Genève nous y oblige.

VOIR MON INTERVENTION