ET SI LA NATURE SE METTAIT A ACCELERER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ?
Voilà une étude fracassante. Une étude aux conséquences dramatiques pour notre avenir. Une étude qui doit nous réveiller : plus de temps à perdre avec des paroles en l’air. Agissons vraiment pour le climat. Mettons dehors les dirigeants hypocrites qui ne font rien, ou trop peu. Ces gens-là nous mettent, toutes et tous, en danger.
Publiée le 13 janvier dans la revue scientifique Science Advances, cette étude nous apprend qu’en 2040, les forêts rejetteront plus de CO2 qu’elles ne peuvent en absorber. C’est l’effet boomerang : si nous continuons au même rythme, la nature va se mettre à accélérer le changement climatique.
- POURQUOI C’EST UNE DONNÉE FONDAMENTALE : Car l’activité humaine continuera toujours à émettre du CO2, même si l’on réduit drastiquement nos émissions.
> Or, aujourd’hui, on compte bien sur la nature pour absorber ce CO2. Quand on parle de neutralité carbone, on parle en réalité d’une situation où nos émissions seraient entièrement compensées par ce que la nature est capable d’absorber. Les océans, les sols et les forêts jouent ce rôle de « puits de carbone » : ils absorbent aujourd'hui environ 30 % du CO2 émis par l’activité humaine, grâce au mécanisme de « photosynthèse » qui permet de piéger le carbone dans de la matière vivante en utilisant l’énergie lumineuse. Les forêts jouent donc un rôle-clé sur le climat.
- POURQUOI CETTE ETUDE EST FRACASSANTE : bientôt, nous ne pourrons plus compter sur la nature pour absorber le CO2.
> Les données montrent une limite de température au-delà de laquelle les arbres commencent à émettre plus de CO2 qu'ils ne peuvent en absorber par photosynthèse. Dans les forêts tempérées, la photosynthèse se réduit considérablement au-dessus de 18°C. Dans les forêts tropicales, la limite est de 28°C. Le réchauffement climatique réduira donc la photosynthèse en même temps qu’il augmentera de façon exponentielle la quantité de CO2 émise par la « respiration » nécessaire des arbres. Les puits de carbone se transformeront alors, d’ici 20 à 30 ans, en sources de carbone.
L’étude prévoit qu’environ 50 % de la biosphère terrestre dépassera ces limites de températures d'ici 2050. Les forêts tropicales d'Amazonie et d'Asie du Sud-Est, ainsi que les forêts boréales de Russie et du Canada, qui représentent des puits de carbone particulièrement importants aujourd’hui, seront parmi les premières à atteindre ce point de basculement, toujours selon cette étude. Un point de basculement où « l’écosystème accélérera le changement climatique au lieu de le ralentir » selon son co-auteur, Christopher Schwalm.
Pire encore : alors qu’on pensait naïvement que les arbres s’adapteraient au réchauffement climatique, il n’est est rien. L'étude n'a pas montré que les forêts étaient capables de s'acclimater à la hausse des températures des deux dernières décennies.
- QUE PEUT-ON FAIRE, DÈS MAINTENANT ? Les conséquences de cette étude sont explosives.
> Si les forêts ne remplissent plus leur rôle d’absorption, et au contraire rejettent à leur tour davantage de CO2, alors il y aura un effet domino dramatique. Un emballement climatique incontrôlable.
Les conclusions de l’étude remettent même en cause la possibilité de limiter le réchauffement à 1,5° ou 2°C. Le chercheur au Centre de Recherche Climatique Woodwell, Phil Duffy, explique : « Cette étude remet en question l'hypothèse selon laquelle le climat pourrait être stable à ces niveaux de réchauffement, même si toutes les émissions humaines de gaz à effet de serre cessaient. Car il se pourrait qu'à ces niveaux de réchauffement, les forêts émettent une quantité de CO2 suffisante à entraîner une augmentation continue du CO2 dans l’atmosphère, et donc un réchauffement continu. »
Dans un tel scénario, on pourrait très vite arriver à un monde à +6, +7, +8 degrés. Ce qui serait une folie. Et on ne parle pas de la fin du siècle, on parle de 2040.
Plutôt que de nous paralyser, nous effrayer, cette étude doit nous réveiller. Nous pousser à agir.
Maintenant.
Avant qu’il ne soit trop tard.
Je veux vous dire mon espoir dans le changement.
Ma confiance dans les défis que nous pouvons relever, ensemble.
Il y a urgence, mais nous pouvons être forts et audacieux dans l’urgence.
Il ne tient qu’à nous.
Partageons cet article, expliquons autour de nous, montrons le chemin à suivre.
Car, oui, il y a un autre chemin que celui qu’on nous projette. Il est entre nos mains.